A Bristol, les nageuses de l’Avon luttent pour protéger leur rivière
Reportage
Nager pour soi mais aussi pour occuper l’espace, tisser un lien intime avec la rivière et lutter pour la défendre. Rencontres avec les nageuses de la rivière Avon, à Bristol.
En Angleterre, la baignade en eau libre est une pratique de plus en plus répandue, notamment depuis la pandémie. À Bristol, hier comme été, des nageuses plongent dans la rivière Avon, qui traverse la ville. Mais cette rivière détient un triste record : elle est la troisième plus polluée dʹAngleterre, dʹaprès une étude du Guardian. Au Royaume-Uni, les déversements dʹégouts dans les cours dʹeau et la mer font scandale depuis plusieurs années. Géré par des compagnies privées, le système de traitement des eaux usées est défaillant, faute dʹinvestissements. Depuis 2021, à lʹinitiative dʹune nageuse, le collectif Conham Bathing se bat pour améliorer la qualité de lʹeau. Dans cette ville connue pour sa vitalité artistique et son esprit alternatif, le collectif multiplie les initiatives pour que les habitants rejoignent la lutte, la baignade devenant une manière dʹoccuper lʹespace. Au bord de la rivière, rencontre avec des baigneuses, des promeneurs et la poétesse Meg Avon, qui sʹest symboliquement mariée avec la rivière. Avec un extrait du film Rave on for the Avon de Charlotte Sawyer.
« Nager régulièrement dans l’eau froide m’a permis de me sentir forte, courageuse. J’ai pris confiance en moi, et cela m’a permis sortir de ma zone de confort et d’initier cette lutte. C’est la rivière qui me donne la force de me battre. Plus je viens nager ici, plus je sens que je suis sur le bon chemin, que je fais ce qui est juste. Je me révèle à moi-même en menant ce combat. »
Reportage de 26′ pour l’émission La Belle Echappée, de la RTS.
Réalisation : Sandro Lisci
Réalisation : Sandro Lisci
